Fondation abbé Pierre, Février 2006, 240 pages
Une nouvelle fois, l’année qui vient de s’écouler aura vu la situation se dégrader sur le front du mal-logement. Partout en France, l’écart entre l’offre et la demande de logements à
loyers accessibles se creuse. Le coût du logement pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages. La crise du logement touche désormais les classes moyennes, comme nous le signalons depuis quelque temps.
Un peu partout, des bidonvilles réapparaissent en périphérie des grandes villes. Des familles s’y entassent dans des conditions d’hygiène déplorables. Dans les campagnes, les habitats de fortune persistent : des personnes vivent à l’année dans des campings, des salariés dorment dans leur voiture. Au cours du printemps et de l’été derniers, des hôtels meublés, des immeubles insalubres ou en mauvais état sont partis en flammes, faisant près de 50 morts, dont la plupart étaient des enfants. L’émotion populaire suscitée par ces dramatiques événements sera de courte durée. Les familles concernées n’intéressent
pas grand monde, certains les qualifieront d’indésirables au lieu de les considérer comme des victimes.