« En 2008, le patron a décidé de fermer notre entreprise de fenêtre à Goose Island (Illinois, États-Unis) et a mis à la porte tout le monde. En 2012, nous avons décidé d’acheter l’entreprise et de licencier le patron. Nous détenons ensemble l’usine et la dirigeons démocratiquement. Voila notre histoire… », peut-on lire sur le site internet de New Era Windows, une entreprise pas comme les autres. Récit d’une reprise en main par les salariés de leur outil de travail.
Fin 2008, la crise financière et bancaire fait de nombreuses victimes. Les 250 salariés de l’entreprise Republic Windows and Doors, qui produit des portes coulissantes et des fenêtres à Goose Island, près de Chicago, ont vu le ciel leur tomber sur la tête. Ils sont licenciés, du jour au lendemain, sans préavis et au mépris des lois sociales, sans indemnités ni paiement de leur salaire. À ce moment de la crise qui secoue le capitalisme mondialisé, on estime à 500 000 le nombre de licenciements mensuels qui frappent les salariés américains. La direction de l’entreprise prétexte que la Bank of America lui a coupé le robinet des crédits. Mais les salariés soupçonnent très vite une faillite organisée pour cacher une délocalisation.