Socioéconomiste du travail, Danièle Demoustier travaille sur les SCOP. Elle nous parle de l’évolution de la législation en faveur de ces entreprises pas comme les autres, et évoque une « mise en réseau » pour assurer la maîtrise de leur développement.
Pourquoi les salariés dont l’entreprise dépose le bilan se tournent-ils vers la création de SCOP ?
Danièle Demoustier. Le premier objectif, pour les salariés, est de maintenir l’emploi, leur production et les savoir-faire sur leur territoire. La coopérative, l’entreprise collective, a l’avantage de mutualiser les risques. Les ouvriers qui subissent ces licenciements n’ont individuellement ni le capital, ni la culture nécessaire à la reprise de l’entreprise. Reprendre l’entreprise collectivement leur assure une assise plus solide, d’autant que les travailleurs en question partagent une culture du collectif, acquise au travail et dans la lutte.