Sur la proposition de Gérard Bailly, Sénateur UMP du Jura, le Sénat a voté le 1er décembre 2009, un amendement à la loi de finances 2010, qui réduit de 500 000 euros le budget consacré aux grands prédateurs (loup, lynx, ours). Par cette décision, le sénateur pensait porter atteinte aux associations de protection de la nature. En fait, il pénalise sévèrement les éleveurs et tout simplement la qualité de notre environnement. Explications.
Une manœuvre politicienne
Par son amendement, Gérard Bailly souhaite réduire les crédits accordés à la préservation des grands prédateurs, crédits qui, selon son analyse, profitent essentiellement aux associations de protection de la nature. Cet amendement, toujours selon le député, permettra de sauver des agneaux et répondra ainsi à l’attente des éleveurs.
Mais ce que ne savait probablement pas le sénateur, c’est que l’essentiel des crédits versés au titre de la préservation des grands prédateurs vient aider les éleveurs à protéger leurs troupeaux et indemnise les dégâts subis.
Par cette décision, le Sénat ne nuit pas aux associations de protection de la nature, mais en revanche, nuit cruellement aux éleveurs en amputant les aides qui leur sont accordées pour protéger les troupeaux de la prédation des grands prédateurs et des chiens en divagation.
La société doit aider les éleveurs
FNE est convaincue que la baisse des crédits ne résoudra aucun problème. Au contraire, elle renvoie les éleveurs à la situation qui prévalait il y a plus de quinze ans, lorsque l’État n’avait pas encore pris les mesures adéquates pour soutenir la filière pastorale.
D’ailleurs, rappelons qu’à cette période, ce sont justement les associations de protection de la nature qui, les premières, ont demandé que l’État ne laisse pas seuls les éleveurs face à la prédation. Ce sont elles aussi, comme le FIEP-Groupe Ours Pyrénées dans les secteurs de présence de l’ours, ou encore les associations membres de FNE dans les Alpes au moment du retour naturel du loup, qui, avec leurs faibles moyens, ont apporté des aides aux éleveurs (aides-bergers, chiens de protection, réhabilitation des cabanes…).
FNE rappelle également qu’il est normal que la société accompagne les difficultés des éleveurs en les aidant financièrement à protéger leurs troupeaux des prédations, et ce même qu’ils soient en présence ou non de grands prédateurs, et en les indemnisant pour les dégâts subis.
Jean-David ABEL, en charge de la mission Grands prédateurs de FNE précise que « Le budget consacré à la protection des grands prédateurs n’est qu’une goutte d’eau dans le budget total alloué à l’agriculture ». Il poursuit : « Nous demandons à la commission mixte paritaire qui va examiner ce projet de loi de finances de supprimer cette disposition démagogique. »