Le Mouvement Français pour le Planning familial a été destinataire d’un témoignage concernant un fait de violence sexuelle commis par Henri Fabre, médecin co-fondateur du Planning familial, décédé en 2012.
Le Planning familial a entendu à deux reprises la personne ayant témoigné. Elle souhaite rester anonyme. « Je voulais en faire part à quelqu’un. C’est mon histoire et c’est aussi l’histoire du Planning. ». Nous lui apportons notre soutien et la remercions de son témoignage. Nous la croyons. Les faits se sont déroulés en 1961, alors que la femme concernée se rendait à un rendez-vous après avoir découvert dans la presse l’ouverture du premier centre de planification familiale à Grenoble. Elle avait 21 ans. Henri Fabre avait 41 ans. Elle se rendait dans ce centre pour obtenir des informations sur la contraception à une époque où les femmes n’avaient pas le droit de disposer de leur corps. « J’avais confiance. ».
Alors qu’elle était sur la table gynécologique, déshabillée, Henri Fabre s’est approché d’elle, pantalon baissé, touchant son sexe avec le sien. « Je me suis reculée. J’étais sidérée » Qu’un médecin, en situation de pouvoir, ait commis de tels actes est insupportable. Qu’il ait utilisé le Planning familial pour le faire est intolérable.
Le Planning familial annonce prendre plusieurs mesures :
Ouverture d’un dispositif de recueil de témoignages pour les personnes qui auraient été victimes de Henri Fabre, cofondateur du Mouvement Français pour le Planning familial. Toutes les personnes qui souhaitent témoigner, de manière anonyme, peuvent écrire à l’adresse ou laisser un message au 01 89 96 00 28.
Les personnes seront recontactées par des expertes de la prévention des violences sexuelles pour un entretien strictement confidentiel.
Engagement d’un travail de recherche sur l’existence d’autres témoignages visant des médecins ayant participé à la fondation du Planning familial.
Retracer pourquoi, après avoir entendu la victime fin novembre 2021, le Mouvement Français pour le Planning familial n’a pas repris contact avec elle, n’a pas rendu public ces faits ni déclenché un appel à témoignages avant ce jour. Notre objectif est d’améliorer la prise en charge de tous les témoignages, en particulier ceux visant des personnes ayant joué un rôle historique au Planning.
Le Planning est accompagné par le groupe Egaé, pour accueillir au mieux la parole des victimes, identifier la nature des faits et mettre en place des mécanismes pour améliorer le traitement des témoignages.
Nous le savons : la violence ne s’arrête pas aux portes des structures de soin, bien au contraire. Le patriarcat est partout, les inégalités aussi. Nous recevons régulièrement dans toutes nos antennes départementales des femmes victimes de violences médicales, gynécologiques ou obstétricales. Le statut de médecin, de soignant ou même d’aidant, crée les conditions d’une asymétrie et donc favorise l’existence de violences en instaurant un système de silence et d’impunité. Ces violences sont politiques. Elles concernent l’ensemble de la société.
Le planning continue et continuera à lutter contre ces violences systémiques, et à accueillir l’ensemble des victimes de violences, notamment médicales, partout en France. Nous croyons les victimes de toutes les violences sexuelles et médicales. La peur et la honte doivent changer de camp.
Pour témoigner Mail