Le manque de solidarité entre associations qui collectent, le désintérêt des pouvoirs publics, la désinvolture des
parlementaires, le mutisme de la Cour des Comptes : tous les ingrédients sont réunis pour que l’on soit parvenu à
un résultat strictement « perdant – perdant ». En 2011, en dépit d’un manque à gagner d’un milliard et demi
d’euros, consenti par l’Etat, les associations sont passées à côté d’une collecte qui aurait pu être supérieure de
800 millions d’euros. La démonstration détaillée, graphiques à l’appui, est dans cette étude.
Après bien d’autres, cette 17ème édition reprend l’histoire d’un échec annoncé en 2003, par le reniement d’une
assemblée nationale votant un texte à l’unanimité après un travail approfondi mené au printemps, contredit en
décembre de la même année, dans un lamentable amendement voté à la sauvette par une poignée de députés
manipulés depuis le Sénat. Déclarations et témoignages sont développés dans ce travail.
Au lieu d’un dispositif clair, simple et faisant une part égale à toutes les causes, on a voulu, contre l’avis des
représentants des associations, restaurer à la sauvette une générosité à deux vitesses, privilégiant les repas et les
soins, par rapport à l’éducation ou à la recherche médicale. Et pour faire passer cette mauvaise sauce, on a fait
subir une escalade à la réduction d’impôt sur les dons jusqu’à 75%, provoquant un effet d’aubaine qui a gonflé le
manque à gagner pour l’Etat, sans provoquer le moins du monde l’incitation que ce dispositif est censé entraîner :
80% de l’augmentation de la collecte des associations correspond à l’augmentation des réductions d’impôts.