Il se créé en moyenne plus de 1300 associations par semaine, et à ce rythme, le million
d’associations est très certainement dépassé. Près d’un salarié sur 10 du secteur privé est employé
dans une association, c’est dire l’importance économique et sociale de ces 155.000 organismes qui
emploient près de 1.800.000 salariés. Soit 200.000 de plus qu’on ne le pensait ! Un véritable enjeu
national, et plus encore dans certains départements comme la Lozère, le Cantal ou le Lot. C’est ce
que révèle l’édition 2006 de La France associative en mouvement, avec aussi un bilan inédit sur
les créations d’associations dans les 150 plus grandes villes de France, et les premiers résultats
d’une enquête d’opinion auprès des responsables associatifs. Décidément, le monde associatif
mérite d’être mieux connu. Il n’existe pas un sujet important de société dans lequel il ne joue,
directement ou indirectement, un rôle particulièrement important.
Cette quatrième édition est préfacée par Jean-François LAMOUR, ministre de la Jeunesse, des
Sports et de la Vie associative, avec un avant propos d’Edith ARNOULT-BRILL, présidente du
Comité national de la vie associative.
Un haut niveau de création
Au cours de l’année 2005-2006, les bâtisseurs associatifs ont été toujours aussi actifs. Depuis quatre
années, le nombre de créations d’associations se maintient en effet tout près de 70.000, sur
l’ensemble du territoire national, soit 1300 nouveaux organismes chaque semaine.
Après avoir observé le bilan décennal de ces créations au plan national et au plan régional en 2005, le
CerPhi s’est intéressé cette année aux grandes villes. Proportionnellement à la population en âge de
créer une association, c’est dans les métropoles régionales de Montpellier, Lille, Paris et Bordeaux
que les bâtisseurs sont le plus actifs. Les chefs lieux de département les plus remarqués de ce point
de vue sont dans l’ordre Foix, Vesoul, Mende, Avignon, Le Puy-en-Velay et Cahors.
Des nouvelles associations pour quoi faire ?
Certaines villes se distinguent par des créations d’associations beaucoup plus fréquentes dans
certains secteurs : c’est ainsi qu’à Sarcelles, Evry, Saint-Denis, Bobigny, Evreux et Aulnay-sous-bois,
plus d’une création sur quatre se situe dans le domaine social. Chaumont, Guéret, Epinal et Bar-leduc
se distinguent par une forte proportion de créations de clubs sportifs. A Chalon-sur-Saône et
Moulins, une association nouvelle sur cinq concerne les loisirs.
On ne sera pas surpris de trouver quelques grandes métropoles au premier rang pour la proportion de
créations dans le domaine culturel, telles que Rennes, Paris, Lyon, Bordeaux, Lille ou Nantes. On ne
sera pas surpris non plus de trouver Avignon ou Aix-en-Provence parmi les villes les plus actives
dans ce secteur. On remarque aussi de ce point de vue quelques communes de la région Ile-de-France
comme Montreuil, Clichy, Fontenay-sous-bois, Ivry-sur-Seine, Pantin ou Issy-les-Moulineaux.
Le secteur associatif : un véritable enjeu économique et social
Sur la base d’une nouvelle coopération établie avec l’Agence centrale des organismes de sécurité
sociale et la Mutualité sociale agricole, cette étude révèle pour la première fois un bilan précis et
récent de l’emploi salarié dans le monde associatif. C’est ainsi que l’on enregistre près de 155.000
associations employeurs au 31 décembre 2005 (en progression de 2,2% en 2005). Elles comportent
près de 1.800.000 salariés, soit 9,2 % de l’emploi privé. La masse salariale annuelle correspondante
s’élève à plus de 29 milliards d’euros, soit 6,3% de la masse salariale du secteur privé.
Le nombre de salariés du secteur associatif a progressé de près de 20% entre 1999 et 2005, pendant
que la masse salariale a elle-même évolué de 35% au cours de la même période, plus vite que la
masse salariale totale du secteur privé.
A partir d’une moyenne générale de près de 11 salariés par association, les différences sont
importantes entre celles qui comportent entre 1 et 5 salariés et qui représentent les deux tiers du total,
mais à peine un peu plus de 10% des salariés, et celles qui emploient plus de 50 personnes, qui ne
représentent que 9% des associations employeurs, mais qui rassemblent 46% des salariés.
Les mêmes différences apparaissent, par exemple entre le secteur du sport qui représente à lui seul
19% de toutes les associations employeurs, mais seulement un peu plus de 4% des salariés (2,5
salariés en moyenne par organisme), et le secteur social qui représente aussi 19% des employeurs,
mais près de 65% des salariés des associations.
Le secteur associatif représente un véritable enjeu économique et social. Et l’approche
départementale permet d’en mesurer l’intensité. C’est ainsi que les salariés de ce secteur représentent
plus de 15% de l’emploi privé total en Lozère, dans le Cantal, dans le Lot, dans la Creuse, dans la
Haute-Loire et dans les Hautes-Alpes, quand ils se situent à moins de 5% dans les Hauts-de-Seine.
L’opinion des responsables associatifs
Cette publication reprend enfin les principaux résultats de l’enquête nationale menée auprès des
responsables associatifs, et selon laquelle ils sont 40% à estimer que les missions confiées à leurs
organismes respectifs sont plus nombreuses, 65% à estimer qu’elles sont plus difficiles, mais pour
autant 65% à estimer qu’ils sont en mesure de les remplir aujourd’hui. Pour autant, une proportion
non négligeable d’entre eux (9%) constate de graves difficultés.
S’agissant des moyens financiers dont disposent leurs associations, les responsables sont 36% à les
juger insuffisants, et même 14% à les estimer très insuffisants. Les moyens matériels leur donnent
davantage satisfaction, dans la mesure où 66% les trouvent adaptés à leurs besoins.
Pour la rentrée associative en cours, l’optimisme est de rigueur, puisque 80% des responsables
environ n’expriment pas d’inquiétudes particulières, que ce soit pour l’accueil des adhérents, ou pour
la qualité des prestations qui leur seront offertes.
Cette enquête a été réalisée par le CerPhi dans le respect des principes scientifiques et
déontologiques des enquêtes par sondage. Interrogation par questionnaire en ligne auto administré
de 1236 responsables d’associations, membres d’un bureau (60% de présidents, 20% de vice
présidents, trésoriers ou secrétaires, 20% d’autres membres de bureau). La représentativité de
l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas : taille des associations1 croisée par l’objet, la
région, l’ancienneté, la taille de l’agglomération, l’activité annuelle, saisonnière ou ponctuelle,
l’appartenance de l’association à une fédération ou non. L’enquête s’est déroulée du 7 avril au 23
juin 2006. Le questionnaire, la méthodologie et les résultats complets sont accessibles sur www.cerphi.org