En réalisant Entre nos mains, Mariana Otero lève un coin de voile sur le statut de SCOP (Société Coopérative et Participative). Un statut méconnu, que Philippe Frémeaux, économiste, journaliste et PDG de la coopérative Alternatives économiques maîtrise parfaitement et décrypte avec la réalisatrice.
Mariana Otero : Aujourd’hui, quelle est votre vision des coopératives ?
Philippe Frémeaux : Ce que montre bien le film, c’est le processus par lequel les gens s’impliquent progressivement, et le collectif qui en découle. Les gens se mettent à parler de choses dont ils ne se parlaient pas forcément avant. Ils ont une approche simple qui est d’abord de protéger leur travail, et c’est légitime. C’est bien que ce soit montré comme tel et pas comme une révolution. Le discours est plutôt « Notre boîte risque de disparaître ; essayons de nous prendre en charge collectivement pour tenter de la faire vivre ». Dans la théorie, l’idée que les gens s’associent, travaillent ensemble, voient le résultat de ce qu’ils font, est de nature à redonner du sens au travail. Si la boîte est bien gérée, c’est un statut mobilisateur, et généralement, les salariés aiment bien leur boulot. Maintenant, il y a des tas de conditions à réunir.