Ceux qui l’ont vu se souviennent d’Histoire d’un secret (2003), de Mariana Otero, plongée à pic dans les eaux troubles d’une histoire familiale qui avaient englouti la mémoire de la mère de la cinéaste, disparue trente ans plus tôt. Depuis ce très beau documentaire dans lequel elle révélait la persistance du tabou qui continuait, au début du XXIe siècle, à recouvrir de son silence les ravages des avortements clandestins opérés dans les années 1960, Mariana Otero n’avait pas tourné - sauf comme actrice, des petits rôles à droite et à gauche.
Sept ans plus tard, elle revient avec Entre nos mains, un film social qui contraste, en apparence du moins, avec le précédent. Tourné près d’Orléans en 2009, alors qu’une fabrique de lingerie féminine (Starissima) venait de faire faillite, le film suit le processus par lequel ses employés s’organisent pour tenter de la racheter eux-mêmes et de la transformer en société coopérative ouvrière de production (SCOP).