Fonder une coopérative, prendre les rênes de la production dans une économie de marché, qui plus est en crise, n’est pas chose aisée. Sur les quelques sociétés coopératives et participatives bâties sur les cendres d’entreprises industrielles, peu en ont réchappé. Que sont devenues les plus médiatiques d’entre elles ?
Les Atelières corsetées par le cash
Un an après la fermeture de l’usine Lejaby d’Yssingeaux, Murielle Pernin, chef d’entreprise, fonde, avec 27 couturières, Les Atelières, une Scic (société coopérative d’intérêt collectif) dont l’actionnariat est ouvert aux salariés et à des investisseurs extérieurs, et dont les bénéfices sont majoritairement affectés aux réserves de l’entreprise. En janvier 2013, Les Atelières relancent la production de lingerie.
« Nous avons choisi de nous orienter vers des petites séries. Mais aucune littérature industrielle n’existait sur une telle production. Une école d’ingénieurs nous a aidées à trouver un nouveau process de travail. Le temps de la recherche, nous avions mangé tout notre cash », explique Murielle Pernin. Les principaux clients des Atelières étaient positionnés sur le marché russe, qui a connu une crise terrible en 2014. « Nous nous sommes lancées dans une collection de création, pour janvier 2015 ... Or, après les attentats de janvier dernier, les gens n’avaient pas vraiment la tête à acheter des culottes », se souvient l’entrepreneuse, qui a mis la clé sous la porte en février 2015.