L’économie alternative n’est pas une théorie économique, c’est un mouvement de la société civile qui revendique une autre façon de faire de l’économie.
Alternative vient du mot latin « alter » qui signifie autre. Comme cette étymologie l’indique, l’économie alternative se définit par différence avec l’économie qu’on appelle « classique », pour revendiquer une autre voie. En ce sens, elle se situe non pas contre l’économie traditionnelle, mais « à côté », comme une figure différente de l’économie, un autre possible. Il ne s’agit pas de rejeter l’économie capitaliste, beaucoup trop puissante, mais de revendiquer des niches de créativité et d’expérimentation permettant d’agir en parallèle. À l’image de David contre Goliath, l’existence de la réussite de ces autres formes d’économie se veulent une interpellation de l’économie classique. Ainsi, l’économie alternative prend ses distances à la fois vis-à-vis de l’économie capitaliste et de l’économie publique, comme ne permettant pas son appropriation par les citoyens eux-mêmes. Ce qui exprime clairement la revendication d’autonomie portée par ses acteurs. D’où un débat dans les années 1980 au sein de l’économie alternative pour se revendiquer comme « économie appropriée » dans sa double acception : en bonne correspondance avec les personnes qui la pratiquent (par analogie à l’idée de « justesse » au sens musical du terme), mais aussi au sens d’”appartenance” permettant aux citoyens de conserver l’initiative de gestion de l’intérêt commun et la propriété de ce qu’ils font.