La seule fois où Nathalie Boyer a vécu ailleurs qu’à Montredon-Labessionnié, c’était pour sa première année de fac. Elle avait 19 ans et commençait des études en technico-commercial. « J’étais en colocation à Ramonville, près de Rangueil. Je ne m’y suis pas faite » résume-t-elle. Depuis, elle n’a jamais imaginé une seconde vivre ailleurs qu’à Montredon, le village où elle est née, où elle a grandi et où elle a toujours voulu travailler.
Aujourd’hui, à bientôt 50 ans, il lui arrive d’aller à pied travailler, à trois kilomètres de sa maison, à La Maille au personnel. C’est l’entreprise qui depuis trente ans l’emploie. Enfin « l’emploie », façon de parler parce que, depuis sept ans, Nathalie Noyer travaille pour elle comme six autres salariés. Ceux qui, après un deuxième et douloureux dépôt de bilan, ont pris le risque de racheter l’entreprise pour la gérer en scop (société coopérative de production). Sur les sept, six sont d’anciens cadres de l’entreprise. Nathalie Boyer est l’unique actionnaire qui venait de l’atelier.