Qu’en est-il aujourd’hui du recours au statut de scop ? La crise économique a-t-elle eu un impact sur ce plan ?
Globalement, nous pouvons objectivement dire qu’il existe un engouement pour la formule Scop. Je pense que nous sommes entrés dans une ère un peu plus équitable et juste sur le plan de l’économie de l’entreprise donc il existe une attente forte de la part des managers et des salariés pour que le seul objectif de l’entreprise ne soit plus uniquement la rentabilité. Il existe donc un attrait pour le modèle scop qui permet de remettre l’homme au cœur du dispositif. Nous sommes très sollicités en particulier par les créateurs. Des porteurs de projets montent leur entreprise directement sous statut scop, plus particulièrement les jeunes.
Nous le sommes un peu moins pour les reprises et transmission car culturellement, en France, le cédant ne va pas penser spontanément à ses salariés. Donc il faut provoquer cela. Nous voyons aussi beaucoup de dossiers d’entreprise en difficulté reprise sous ce statut.
Une entreprise sous statut scop est-elle plus solide qu’une autre ?
Toutes les entreprises qui nous sont présentées ne sont pas transformées en scop. Nous avons une exigence morale importante. Le statut scop n’est pas une recette magique. Il faut des pré-requis qui sont classiques, à savoir un bon marché, un leader à la tête de l’équipe et un réel savoir-faire. Nous plaçons donc à l’entrée un tamis à maille assez fines pour éviter de voir des entreprises qui se transforment en scop et déposent le bilan un an plus tard. Pour les transmissions, le taux de survie après cinq ans sous statut scop est de 67 %. Pour l’ensemble des scops, ce taux est de 57 % alors qu’il n’est que de 52 % pour l’ensemble des entreprises françaises. Nous sommes donc plus solides à cinq ans. Pour les transmissions, le fait que les salariés soient impliqués dans l’affaire est l’explication principale de ces bons chiffres en termes de survie.