Au cours des dernières décennies, les émissions de CO2 ont augmenté en flèche. Dans le même temps, les inégalités extrêmes face à ces émissions se sont renforcées. Un nouveau rapport d’Oxfam révèle qu’entre 1990 et 2015 les 10% les plus riches au monde ont été responsables de plus de la moitié des émissions de carbone dans l’atmosphère, tandis que la moitié la plus pauvre de l’humanité a émis un peu moins de 10% des émissions.
Sur cette même période, les 1% les plus riches de la population mondiale ont même été responsables de deux fois plus d’émissions que la moitié la plus pauvre de l’humanité (environ 3,1 milliards de personnes) !
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En France, les inégalités sont aussi marquées : sur la période 1990-2015, l’empreinte carbone moyenne d’un individu appartenant aux 1% les plus riches est 13 fois plus importante que celle des 50% les plus pauvres (50,7 tonnes de CO2 par an contre 3,9 tonnes).
Ces privilèges ont de lourdes conséquences sur la crise climatique. Non seulement ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique sont les plus touchés par ses impacts, mais les générations futures hériteront également d’une planète au climat de plus en plus dévastateur.
Au cours des 30 dernières années, la crise climatique s’est amplifiée et le budget carbone mondial a été dilapidé, au profit de l’intensification de la consommation d’une minorité. Pourtant, ce budget n’est pas inépuisable, bien au contraire. Nous estimons qu’entre 1990 et 2015, les 10% les plus riches ont consommé près d’un tiers du budget carbone mondial. Parallèlement, les 50% les plus pauvres n’ont consommé que 4% de ce budget. Les inégalités sont telles que les 10% les plus riches épuiseraient à eux-seuls ce budget carbone d’ici 2033, et ce même si les émissions du reste de la population mondiale devenaient nulles dès demain !
Le nouveau rapport d’Oxfam souligne la nécessité de prendre des mesures ambitieuses pour lutter contre la double crise des inégalités et du climat dans ce contexte de pandémie mondiale. Nous sommes à un tournant historique. En pleine crise économique et sanitaire, les gouvernements ont l’occasion unique de transformer nos économies pour construire un modèle plus juste et plus durable.
C’est là notre seule réponse possible, pour la planète et les générations futures.