Le dimanche 23 Octobre, à Barjac (Gard) et la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), les collectifs citoyens contre les gaz et huiles de schiste appellent à se mobiliser pour obtenir l’abrogation de tous les permis d’exploration des gaz et huiles de schiste déjà délivrés, et exiger une véritable transition énergétique.
En abrogeant les trois permis, celui de Nant (entreprise Schuepbach), de Villeneuve-de-Berg (entreprise Schuepbach) et de Montélimar (entreprise Total), le gouvernement a tenté de refermer un dossier brûlant. Et d’écarter tout débat sur l’avenir énergétique de notre pays. Sans tromper personne. Le manque de cohérence et le faible nombre de permis abrogés, trois sur soixante-quatre, révèlent la supercherie.
Par exemple, les sociétés Toréador ou Vermilion n’ont jamais caché leur objectif d’extraire du pétrole de schiste en utilisant la fracturation hydraulique. Pas plus tard que début février 2011, lors d’une réunion conviée par les ministres Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson, Toréador et Vermilion avaient reconnu avoir planifié un usage très prochain de la fracturation hydraulique.
Mieux, comme le révèle le compte-rendu de cette réunion, Vermilion reconnaissait produire du pétrole de schiste « à partir de 2 puits en Seine-et-Marne ayant fait l’objet de test terminé de fracturation hydraulique ». Depuis, les deux entreprises se sont engagées à ne pas user de la fracturation hydraulique et leurs permis n’ont pas été abrogés. Face à ces déclarations contradictoires, pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas appliqué le principe de « manque de crédibilité » qui a justifié l’abrogation du permis de Total ? Comment justifier ces demi-mesures sinon par la volonté de vouloir clore un débat sans qu’il ne soit allé à son terme ?
La conséquence logique, et déjà exprimée, de l’incroyable mobilisation citoyenne et populaire contre les gaz et huiles de schiste est d’exiger un véritable débat sur l’avenir énergétique de notre pays. Ce mouvement a rempli une mission d’éducation populaire car il a permis de rendre public, accessible et compréhensible ce que quelques politiques, industriels et hauts-fonctionnaires du corps des Mines considéraient comme un domaine réservé. En abrogeant trois permis, le gouvernement vient d’ailleurs de démontrer que ces derniers ne doivent plus avoir la main sur la politique énergétique, et qu’à l’inverse, nous sommes collectivement capables de déterminer quelles doivent en être les grandes orientations.
Attac appelle donc à faire des mobilisations de ce dimanche 23 Octobre un grand succès afin d’obtenir l’abrogation de tous les permis, et par là-même construire le rapport de force nécessaire pour imposer une véritable transition énergétique. Cette transition énergétique doit se baser sur des principes de justice sociale, et d’égalité d’accès à l’énergie, de sobriété et de lutte contre la précarité énergétique, de solidarité entre les populations de la planète et de responsabilité avec les vis-à-vis des générations futures, tout en satisfaisant les exigences dans le respect des contraintes environnementales et climatiques. Des scénarii crédibles existent. Contre le statut-quo du gouvernement qui équivaut à une fuite en avant, imposons qu’ils soient mis en débat. La sobriété et l’efficacité énergétique ne peuvent s’accommoder des milliards de Total et des multinationales de l’énergie.
Attac portera également ces exigences, en lien avec des organisations et réseaux venus du monde entier, lors du Sommet des Peuples de Nice (1er au 4 novembre) qui se déroulera en parallèle au G20.