Objet de toutes les relégations, les quartiers ont tendance à se couper du reste de la société. Retisser le lien par la mobilisation des habitants eux-mêmes, assurer l’interface et même la traduction avec les institutions, voici le pari fou des Voisins Malins.
La presse nous montre les quartiers difficiles comme des lieux d’incivilités et de trafics divers, mais ce sont surtout des lieux de solitude et de désarroi. Parlant peu le français, nombre d’habitants se sentent seuls face à la complexité administrative et ne peuvent guère faire valoir leurs droits. L’école où vont leurs enfants, les lieux culturels, et même le centre social leur paraît des univers étrangers, et quand le bureau de Poste est fermé, que les urgentistes ne viennent plus, le sentiment d’abandon s’installe.