Avec leur modèle solidaire, les ex-sociétés ouvrières de production connaissent une seconde jeunesse.
Ce n’est qu’un frémissement mais, à l’ère du capitalisme globalisé et financiarisé, ils sont nombreux à y voir le signe qu’une autre conception de l’économie reste possible. Les Scop, ces coopératives de production qu’autrefois on appelait « ouvrières de production », séduisent un nombre croissant d’entrepreneurs. Depuis 2003, leur nombre a progressé de 22 % et flirte avec la barre des 2 000 (1 916 fin 2008). Certes, l’Hexagone part de très bas et, comparée aux 1,4 million d’entreprises françaises, cette croissance reste infinitésimale. Mais, à la Confédération générale des Scop (CG Scop), qui représente les 40 000 salariés de cette branche de l’économie sociale, on en est sûr, il s’agit d’un « phénomène de fond ».
Jaurès. « Tout le monde cherche des solutions qui existent depuis longtemps afin de concilier création de richesses et redistribution, explique Patrick Lenancker, président de la CG Scop. Le fameux un tiers, un tiers, un tiers de répartition de la valeur entre le salarié, l’actionnaire et l’investissement voulu par Nicolas Sarkozy correspond pile à la politique des Scop. Sans compter que les salariés y détiennent au minimum 51 % du capital, sur la base d’un sociétaire, une voix. »