Pour Jean-Marc Borello, fondateur du Mouvement des entrepreneurs sociaux, l’ESS ne doit pas avoir peur de rentrer en concurrence avec l’économie classique.
Vous êtes crédité d’avoir introduit la notion d’entrepreneuriat social dans les années 2000. Pensez-vous possible de concilier économie sociale et business ?
Jean-Marc Borello. Le point de convergence à trouver ne se joue pas entre économie sociale et business, mais entre intérêt général et logique économique. Pour être clair, si le secteur privé non lucratif ne parvient pas à intégrer la dimension économique dans sa matrice, il ne parviendra pas à changer d’échelle ce qui pourtant est un impératif. Face à l’ampleur des défis sociaux et environnementaux qui nous attendent, nous ne pouvons nous résoudre à laisser la logique du seul profit être la boussole de notre système économique. Sur des services aussi essentiels que les crèches, les hôpitaux ou encore les maisons de retraite, nous sommes aujourd’hui en concurrence avec les grands groupes privés lucratifs. L’impact social et environnemental doit être pris en compte au même titre que l’impact économique.