La croissance économique est invoquée avec une telle conviction comme la solution à tous nos problèmes qu’il est d’autant plus difficile de mettre en évidence qu’elle est le plus grand de nos problèmes.
La croissance économique nous a en effet installé dans la logique du "toujours plus " indéfini comme dans une norme d’existence rationnelle. A notre planète vue comme un gisement de ressources illimitées, nous ne demandons pas seulement la satisfaction légitime de nos besoins vitaux mais de combler avec l’argent nos désirs les plus fous, y compris les plus inutiles et superflus.
Après plusieurs décennies où elle s’est librement exercée, la croissance économique non seulement n’a pas solutionné les besoins humains les plus élémentaires -nourriture, abri, soins pour tous - mais avec la compétitivité économique, elle a permis aux excès d’une minorité humaine de provoquer insuffisance, précarité, famine pour une immense majorité. Après n’avoir concerné que le Sud, la détresse et la précarité ne cesseront de croître au sein même des pays dits prospères si une autre logique n’est pas adoptée et mise en œuvre.