En quelques décennies, les associations se sont bâties une légitimité et une crédibilité considérables. La structure associative qui était fondée sur un engagement bénévole a évolué. Le secteur associatif est devenu au fil des ans un milieu professionnel, où des salariés, nombreux et formés, viennent concilier vie professionnelle et sens. Un secteur d’activité qui n’est pas négligeable puisqu’en France, on estime à 1,8 million le nombre de personnes qu’il emploie dans différents champs professionnels (santé, social, international, culture, éducation populaire, sport…).
La culture du secteur associatif, souvent fondée sur un engagement personnel et militant, conduit à des questionnements autour du statut du salarié, de ses limites face à des employeurs qui n’assument pas toujours leurs responsabilités, n’acceptent parfois pas leur rôle et confondent souvent l’engagement de leurs employés et leur statut de salariés.
Cette situation aboutit à des dérives dans le droit du travail, en contradiction avec les valeurs et les missions de l’association, occasionnant des relations salarié-employeur difficiles voire conflictuelles. Et le salarié qui ne sait comment défendre ses droits en arrive à questionner sa propre légitimité.