Ces dernières années, le Tours FC n’aura rarement autant attiré les regards à son sujet qu’en ce moment. La volonté de transformer la structure du club en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), attise la curiosité en effet.
Avant-gardiste pour les uns, utopistes pour d’autres, la transformation d’un club de football en société coopérative de type SCIC, comme le Tours FC l’envisage, est une curiosité en soi. Depuis l’annonce fin mars, du lancement de la souscription publique, permettant à chacun de prendre des parts et devenir associé-actionnaire du club (50 euros la part pour les particuliers, voir encadré en fin d’article), le Tours FC attire en effet de nouveau les médias spécialisés (Cahiers du Foot, RMC Sport…) mais aussi plus généraux comme l’hebdomadaire Marianne qui a consacré une double-page au projet dans son dernier numéro.
Il faut dire que ce type de projet coopératif et collaboratif peut paraître un OVNI dans un milieu sportif et plus particulièrement footballistique plus connu pour ses modèles économiques moins vertueux. En se lançant dans un projet de SCIC, le Tours FC fait partie des clubs atypiques et pionniers, à chercher un nouveau modèle économique pour lui permettre de retrouver un rang plus en adéquation avec son histoire.
Bastia : un exemple mais des différences…
Pour y arriver, le Tours FC s’appuie sur l’exemple du Sporting Club de Bastia, autre club professionnel, tombé dans les profondeurs des championnats amateurs, englué dans des difficultés économiques et qui a créé une SCIC en 2019 pour relancer le club. Bastia est pour l’heure le seul club à avoir opté et réussi cette démarche. Certes l’environnement du club corse est tout autre que celui du club tourangeau, le SC Bastia étant un club très populaire, un symbole de la fierté et de l’identité corse avec un public fidèle et bouillant, tandis que le stade de la Vallée du Cher n’a jamais été réputé pour être un chaudron, malgré une base de supporters fidèles faisant fi des aléas du club ces 30 dernières années : entre liquidation judiciaire, retombée dans l’anonymat, retour en Ligue 2, puis redescente dans les championnats amateurs…
Sportivement, le Tours FC peut difficilement se comparer au club de l’Ile de Beauté également, le Sporting Club de Bastia étant un club phare du football français, longtemps pensionnaire de première division puis de Ligue 1, finaliste de la coupe de l’UEFA à la fin des années 70, vainqueur de la Coupe de France… Le pensionnaire de la Vallée du Cher a en comparaison un passage pendant 4 ans dans l’élite du football hexagonal dans les années 80 et deux demi-finales de coupe de France à la même époque, mais fut longtemps un club installé dans le football professionnel avec 25 saisons cumulées passées en Ligue 2.