Depuis la Conférence de Rio sur le développement durable, il y a douze ans, tous les sommets multilatéraux se sont accompagnés d’évènements parallèles. Ils sont organisés par des entités désignées sous les termes génériques et indéfinis d’ONG ou de société civile. Ils ont pris la forme de forums de discussion, de manifestations de rue avant que, d’un sommet à l’autre, les ONG ne soient associés à certaines délégations et même qu’on ne retrouve certains des participants des forums parallèles à des postes de responsabilités gouvernementales.
En quelques années, depuis cinq à six ans, le mouvement altermondialiste a modifié les représentations du système international. Dans la nébuleuse qui n’en reste pas moins intéressante des ONG et de la société civile, il a mis en avant les associations, au sens de ceux qui se regroupent « pour faire société » et les mouvements sociaux et citoyens. Les associations de solidarité internationale (ASI), en s’inscrivant dans ce mouvement ont affirmé leur rôle d’acteurs directs sur la scène internationale. Plutôt que de témoigner, de participer, de représenter, ce qui peut-être toujours envisageable selon les situations, il s’agit d’être capable de négocier. La négociation implique que l’on identifie les responsables des situations et que l’on soit capable de se faire reconnaître par eux. D’où l’importance d’analyser la situation, de définir des propositions et de construire des rapports de forces suffisants.