Acteurs de solidarités locales, de diverses appartenances culturelles, philosophiques, religieuses, sociales, refusant toutes régressions sectaires et intégristes de toute origine :
Nous constatons qu’en France aujourd’hui la pauvreté s’étend et devient durable.
L’emploi n’est plus une garantie contre la pauvreté comme le révèle l’augmentation du nombre des travailleurs pauvres.
Les "sans emploi" sont dans la vulnérabilité la plus totale parce que la protection des personnes reste principalement attachée au statut de salarié ou de travailleur indépendant.
60% des 1 250 000 allocataires du RMI le sont depuis plus de trois ans. Les périodes de croissance n’ont pas eu d’effet significatif sur le recul de la pauvreté.
Des centaines de milliers de personnes vivent au bord des routes, dans des voitures, des camions ou des mobil-homes, dans des campings, des chambres d’hôtel ou des taudis.
La distribution alimentaire a augmenté de 30% en 2004, touchant des populations jusque là épargnées.
1 million d’enfants vivent dans des familles pauvres (réf. Rapport du CERC « Un million d’enfants pauvres en France »).
La satisfaction des besoins fondamentaux devient de plus en plus difficile.
Les politiques conduites jusqu’à présent aboutissent à faire peser sur chacun des plus faibles le poids d’une conjoncture néfaste et renvoient dans le non droit une partie de plus en plus importante de la population.
Cette situation est inacceptable, il est temps de promouvoir la force du collectif et de la fraternité.
Nous témoignons de l’existence d’initiatives de proximité, d’entraide et de solidarité telles que des communautés de Sdf, des épiceries sociales, des jardins solidaires, des garages associatifs, des coopératives d’habitation...
Ces opérations sont légitimes, elles permettent à ceux qui n’ont pas de revenus suffisants d’accéder à des biens et des services (logement, alimentation, transports...) indispensables pour vivre. Ces initiatives révèlent un potentiel de compétences, de force de travail et de démocratie inexploité pour construire une vie décente pour tous. Elles permettent à chacun d’exercer sa citoyenneté à travers l’échange et le partage.
Elles rencontrent des difficultés réglementaires ; elles sont parfois tolérées, souvent en marge du droit mais leurs acteurs sont en dehors de la protection sociale.
Nous voulons
La mise en œuvre immédiate des droits inscrits dans les lois existantes ainsi que des moyens pour développer les initiatives collectives de solidarité, des locaux pour des ateliers, des terres pour cultiver, des espaces pour habiter (terrains, logements,...).
Nous appelons
Nos concitoyens et leurs associations à se mobiliser et à se rassembler pour créer un vaste mouvement de soutien autour des initiatives de fraternité.
Nos élus à construire un droit à la fraternité en adoptant une loi sur l’entraide et la solidarité.