Le réseau Envie alerte une nouvelle fois sur les conséquences des récentes décisions de l’éco-organisme Ecosystem concernant les appels d’offres logistique. Ces choix risquent de fragiliser profondément les activités de collecte, de réemploi et de réparation d’appareils électriques et électroniques dans plusieurs territoires.
Des sites en péril, des parcours d’insertion menacés
Les structures Envie de Rennes, Nantes, Angers, Niort et Mulhouse sont aujourd’hui menacées de perdre tout ou partie de leur activité. Dans d’autres territoires, les zones d’intervention jusque-là confiées à Envie sont restées sans attribution, rendant impossible la poursuite des activités.
Au total, ce sont près de 1000 emplois - dont 75 % en insertion - qui pourraient disparaître à court terme si aucune solution n’est trouvée. Cela représenterait un recul grave pour les activités de reconditionnement/réemploi dans les territoires concernés.
Des soutiens précieux, un appel à l’action renforcé
« Nous tenons à remercier chaleureusement les collectivités locales, l’État, les parlementaires, ainsi que les nombreux partenaires et citoyens mobilisés en faveur d’une économie circulaire et solidaire, ancrée localement. Leur soutien nous donne la force de poursuivre les échanges avec l’éco-organisme Ecosystem. Mais à ce jour, aucune proposition concrète n’a été formulée : ni sur le maintien des activités logistiques, ni sur celles de reconditionnement/réemploi, ni sur un calendrier permettant d’anticiper et d’organiser une transition soutenable »
alerte Guillaume Balas, Délégué Général de la Fédération Envie. « Nous appelons aujourd’hui à renforcer ces soutiens : relayer l’alerte, interpeller les instances concernées, proposer des pistes de continuité d’activité… Ensemble, nous pouvons préserver l’impact de transformation sociale et environnementale que nos structures portent depuis plus de 40 ans »
Un maillon essentiel pour une économie circulaire locale
Au cœur du projet Envie se trouve le reconditionnement/réemploi. Celui-ci repose notamment sur une collecte dite « préservante », c’est-à-dire une méthode de collecte qui évite les dégradations, permettant à des équipements usagés d’être réparés et remis en état.
Sans cette collecte adaptée, les produits sont trop endommagés pour être reconditionnés/réemployés, ce qui va à l’encontre des objectifs fixés par la Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC).
Cette activité permet non seulement de prolonger la durée de vie des équipements, mais aussi de créer des emplois locaux, durables et solidaires, avec un fort accompagnement vers l’emploi pérenne.
Une responsabilité encadrée par l’agrément d’État
En tant qu’éco-organisme agréé par les pouvoirs publics, Ecosystem a l’obligation de favoriser la prévention des déchets, le réemploi et la réutilisation des équipements, ainsi que l’insertion de personnes éloignées de l’emploi. Ces missions font partie intégrante de son cahier des charges d’agrément, et de son engagement en tant que société à mission.
Ces missions sont financées par l’éco-participation que chaque citoyen paie lors de l’achat d’un appareil électrique ou électronique. Il est donc légitime de questionner l’orientation actuelle des décisions d’attribution, si celles-ci mettent à l’écart des structures d’intérêt général et d’insertion.
Aucune contrainte juridique ne bloque aujourd’hui une solution équitable et durable. Ce qui est en jeu, c’est le sens donné à la politique publique de gestion des déchets, et pour cela l’usage de l’argent des consommateurs.
Un appel à l’engagement collectif
Les structures Envie restent pleinement mobilisées, prêtes à poursuivre leurs missions aux côtés deleurs partenaires.
La Fédération Envie invite toutes les parties prenantes - collectivités, élus, institutions, citoyens engagés - à agir ensemble pour préserver ces activités d’utilité sociale et environnementale, essentielles à une économie circulaire réellement inclusive.