A moins d’une semaine de la présidence française de l’Union européenne, dix-huit associations (Agir pour l’Environnement - Réseau Action Climat - Confédération Paysanne - La ligue de l’enseignement - CCFD - Biocoop - Les Amis de la Terre - FNAUT - ATTAC - ASPAS - FNAB - CIELE - MDRGF - CIELE - MRJC - Réseau Agriculture Durable - Eden - Action Consommation) lancent une grande campagne de mobilisation citoyenne pour obtenir l’abandon définitif de l’objectif de 10% d’incorporation d’agrocarburants dans les carburants à échéance 2020.
Selon les associations partenaires de la campagne « Agrocarburants : la menace ! », les menaces que font peser les agrocarburants sur les écosystèmes et les grands équilibres alimentaires doivent inciter les Etats-membres à privilégier des solutions structurelles à toute fuite en avant technicienne.
Compte tenu de leur bilan énergétique très médiocre, les agrocarburants ne sont pas une alternative sérieuse au renchérissement et à la raréfaction du pétrole. D’ailleurs leur incorporation à hauteur de 4,2% fin 2007 n’a pas eu d’effet sur la forte augmentation du prix des carburants. Les agrocarburants ne sont pas non plus LA solution à l’augmentation des rejets de gaz à effet de serre (GES) du secteur transport, puisque l’objectif communautaire de 10% d’incorporation appliqué à la France, ne participerait, au mieux, qu’à une baisse d’à peine 1,3% des émissions nationales de CO2. Or, les émissions de GES des transports routiers ont cru de 26% depuis 1990. Pour contenir l’augmentation des températures mondiales en dessous de 2°C, il faut réduire nos émissions de GES de 75%. Dans le contexte de tensions durables sur les marchés des matières premières agricoles, les agrocarburants sont tenus en partie pour responsables de l’augmentation significative du prix des produits alimentaires, qui ont cru de 83% en seulement trois ans.