L’accueil de jour de la Fondation de l’Armée du Salut, Au Cœur de l’Espoir, à Dunkerque, accueille 2 000 personnes en moyenne, chaque année. Femmes ou hommes sans abri viennent y trouver un peu de réconfort et de repos. Parmi eux, Valérie, 39 ans, qui est à la rue depuis plus de deux ans. Elle vient au Cœur de l’Espoir pour se restaurer gratuitement et rencontrer des travailleurs sociaux.
Entre éducation stricte et violence. Je suis née en 1977, à Provin dans le Nord. J’étais une élève brillante. Mais j’avais des parents très stricts. Même quand j’obtenais 19,5/20, ils me traitaient de conne et me reprochaient de ne pas avoir eu un 20. Au lieu de me féliciter. Je partageais le même toit que mes parents et mon père me frappait.
La rencontre avec la drogue. La rencontre avec la drogue. Le revers d’une éducation très stricte, c’est vouloir faire ce qui nous était interdit de faire. Et un jour, avec une amie, à 14 ans, j’ai commencé à côtoyer deux garçons qu’on savait « mauvais ». Nous nous sommes mises à fumer et à consommer de la drogue. Les deux garçons m’ont offert un paquet de cigarette et de l’héroïne. J’en ai consommé pendant cinq jours ! Au bout de cinq jours, je me sentais mal. J’avais les symptômes de la grippe sans la fièvre. Il s’agissait en fait, de mon premier manque ! J’étais devenue accroc à la drogue. Tout en continuant le lycée, j’ai continué à prendre de l’héroïne. J’ai rencontré un groupe de jeunes, qui m’a proposée d’aller en Belgique pour m’aider à sortir de ma situation de dépendance à la drogue. Mais, en réalité, ils m’ont « aidée » en me faisant consommer de l’ectasie, du LSD…