Le président Lula a décrété l’interdiction de l’extension des plantations de canne à sucre sur 6,9 millions de kilomètres carrés [soit 81 % du territoire national]. Le but de cette mesure est de préserver de la déforestation des régions extrêmement riches en biodiversité.
Cette nouvelle politique dite du Selo verde [Label vert] s’est concrétisée après la priorité donnée par l’Etat à l’exploitation d’une immense zone off-shore riche en pétrole. Le décret prévoit le maintien des neuf usines d’exploitation fonctionnant actuellement en Amazonie (dans la zone qui entoure le Pantanal, au Mato Grosso), mais interdit l’implantation de nouvelles entreprises dans le Pantanal [réserve unique de biodiversité et plus grand marais de la planète]. Les nouvelles plantations de canne à sucre seront encouragées à s’installer dans des zones de pâturage dégradées ou en friche. Le gouvernement prévoit ainsi d’augmenter la superficie des cultures de 70 000 kilomètres carrés d’ici à 2017 (le double de la surface cultivée actuelle). Mais, en optant pour un projet de loi – au lieu d’une mesure provisoire –, Lula a déclenché un nouveau bras de fer entre le très puissant lobby des industriels des biocombustibles et les défenseurs de l’environnement, qui redoutent une contamination du Pantanal.