Une sécurisation des financements associatifs ou un désengagement de l’Etat ?
Le Président de la République a déclaré, dans son discours de vendredi dernier à l’Elysée, qu’il souhaitait engager avec les associations « un nouveau partenariat pour les aider à se professionnaliser plutôt que de vivre toujours dans la fragilité », et que « l’Etat s’engagera désormais systématiquement sur plusieurs années ».
La CPCA prend acte de la volonté du Président de la république de vouloir appliquer les engagements de l’Etat en matière de clarification des relations contractuelles entre associations et pouvoirs publics. En effet, si ces engagements existent déjà (4 circulaires depuis 1996, Une charte en 2001 et une conférence nationale en 2006), la vraie question est celle des moyens consacrés au développement de la vie associative citoyenne dans les quartiers. Force est de constater aujourd’hui que l’Etat se désengage du financement de la vie associative (-5% entre 1999 et 2005), parfois brutalement comme avec la crise actuelle sur la fin des subventions des directions régionales de la culture aux petites associations.
Le Président de la République évoque également le fait que les efforts de la collectivité doivent aller aux quartiers et non en priorité au fonctionnement des associations. Cette dichotomie entre les activités et la structure ne va pas dans le sens de l’autonomie et de la pérennisation des projets associatifs, si souvent instrumentalisés dans la politique de la ville. C’est pourquoi aujourd’hui, 80% des responsables associatifs sont inquiets pour l’avenir du secteur.
Quel recours aux associations pour l’emploi des jeunes des quartiers ?
Concernant les 100 000 emplois annoncés sur les 3 ans à venir, et le nouveau « contrat d’autonomie », la CPCA s’interroge sur le rôle des associations dans leurs mises en œuvre, sachant qu’elles représentent près de 80% des entreprises d’insertion dans notre pays.
La CPCA rappelle au Président de la République le rôle fondamental des fédérations associatives présentes sur l’ensemble du territoire, capables de mutualiser les expériences et compétences de chacun. La participation des habitants des quartiers ne doit pas se penser comme un seul tête-à-tête avec l’institution. L’implication et l’accompagnement des associations doit maintenant garantir la bonne mise en œuvre du plan.
Pour une mise en œuvre concertée du plan banlieue dans les territoires
Enfin, ce nouveau plan ne se fera pas sans la participation de toutes les parties prenantes au niveau du territoire : services de l’Etat, collectivités et associations. C’est pourquoi la CPCA demande au gouvernement la mise en place d’une véritable concertation territoriale et d’un comité de suivi national de la mise en œuvre du plan banlieue. Cette concertation aurait pour buts de définir collectivement les objectifs à atteindre et les moyens pour y parvenir, par exemple dans le cadre de chartes d’engagements réciproques locales ; d’évaluer en permanence la mise en œuvre de façon à juger de la pertinence des mesures et des ajustements à faire comme de la valorisation des bonnes pratiques vécues sur le terrain.
La CPCA, ses 16 coordinations membres et ses 22 représentations régionales, se tient prête pour que le mouvement associatif organisé soit effectivement partie prenante des ambitions et des réalisations du plan banlieue.