Produire bio tout en permettant l’insertion de personnes handicapées. Faire rimer travail et éthique tout en étant viable économiquement. Les membres de la coopérative L’Olivera, en Catalogne, ont relevé le défi : montrer que la solidarité, la qualité et la démocratie peuvent primer sur la rentabilité, le profit et la pseudo performance qui gangrènent nos sociétés. Reportage.
« Parfois, ça te frappe de découvrir à quel point ils peuvent faire certaines choses mieux que toi. » Toni a les genoux dans la terre calcaire, une main sur la vigne, l’autre sur le sécateur pour parfaire la plante qui fera la joie, dans quelques années, des amateurs de vin. Il parle d’Esteban, son collègue, atteint d’un handicap mental, qui soigne minutieusement les blessures de la vigne avec un fongicide bio. Jeune diplômé en agronomie, Toni a rejoint la coopérative L’Olivera pour les vendanges l’été dernier, puis a décidé de rester pour la saison de l’huile d’olive. Aujourd’hui, il a du mal à quitter les versants ensoleillés des alentours de Vallbona-de-les-Monges, un village d’à peine 100 âmes, dans la région de la Noguera, à 135 km de Barcelone.