Les migrants n’ont attendu ni « plan Marshall », ni autre programme d’urgence pour s’atteler à l’amélioration des conditions de vie de leurs familles restées au pays. S’ils ont choisi la route de l’exil c’est aussi pour contribuer à alléger le poids de la pauvreté. Un simple détour dans les villages les plus reculés permet de mesurer l’ampleur des réalisations financées par l’argent des migrants. Forages, écoles, bureaux de poste, collèges, postes de santé, magasins communautaires, centres d’alphabétisation..., nombreux sont les chantiers impliquant directement les populations locales, dont l’impact est visible. Cette solidarité exemplaire devrait inspirer les pouvoirs publics en Afrique et en Europe alors qu’ils reconnaissent par ailleurs l’échec des politiques de développement menées jusqu’ici.
Aujourd’hui, les migrations sont criminalisées, les migrants stigmatisés, diabolisés. La répression exercée à leur égard est inacceptable. Les droits des migrants et de leurs familles régressent. Pourtant un cadre de protection existe : la convention internationale pour le droit des travailleurs migrants et de leurs familles n’a à ce jour été ratifiée par aucun pays de l’Union européenne.
A l’occasion de la Journée Internationale des Migrants, nous rappelons que les Etats ne peuvent s’affranchir du respect des Conventions internationales et des valeurs fondamentales de l’hospitalité et de l’accueil. Les instruments juridiques internationaux doivent être mieux garantis et étendus ; il faut créer des instruments juridiques nouveaux, notamment pour la protection des victimes des filières, de la traite ou de l’esclavage moderne ou pour l’extension de la notion de réfugié.
Plutôt que de jouer démagogiquement sur les peurs, les gouvernements des pays européens seraient bien avisés de reconnaître le rôle positif et stimulant que jouent les migrants pour leur région d’origine.
Quant à la solidarité sans cesse proclamée, elle devrait se traduire, pour être crédible, par l’exigence d’une véritable justice en matière d’échanges économiques entre pays riches et pays défavorisés.