Convoqué pour un Conseil Interministériel de la Sécurité Routière, le
gouvernement a promis d’avancer pour la sécurité des usagers de la
route, notamment les plus vulnérables. En pratique, les mesures
proposées sont, une fois de plus, complètement à côté de la plaque,
ignorant la réalité de terrain et l’ensemble des travaux et concertations
de ces dernières années.
Vitesse, vitesse, vitesse
Sans surprise, bien des mesures concernent la vitesse : fin des avertisseurs de
radar et des panneaux, amendes plus lourdes et modulables selon la période…
Alors qu’on sait que les grands excès de vitesse ne représentent qu’une part infime
des infractions, que la plupart des accidents ont lieu à basse vitesse, et que
l’hypovigilance reste une cause majeure. Même à 30 km/h, un conducteur inattentif
peut tuer.
Attention devant !
La vigilance, parlons-en. Les amendes pour téléphone au volant et utilisation
d’appareils détournant l’attention seront augmentées... pas mal. Mais toujours pas
un mot ni la moindre campagne d’information sur le fait qu’avoir le téléphone en
main-libre est tout aussi dangereux, et que les premiers à en pâtir sont les deuxroues,
dont la majorité des accidents sont causés par des défauts d’attention des
automobilistes.
Et les deux-roues ?
Renforcer leur « visibilité » en les transformant en arbre de noël, et agrandir leur
plaque d’immatriculation, voilà les propositions faites... Pour servir d’aérofrein et
qu’ils aillent moins vite ? Il existe déjà pléthore de réglementations sur le sujet. A
quand une réelle prise en compte dans les infrastructures, des incitations sérieuses
à porter un équipement de sécurité, et surtout des actions en direction de l’ensemble
des usagers de la route pour un meilleur partage ?
Beaucoup de bruit pour rien
Au final toujours les mêmes vieilles recettes, les mêmes diabolisation et
déresponsabilisation des conducteurs, une surenchère réglementaire inefficace et
qui va à l’encontre des mesures de nos voisins européens qui obtiennent de
meilleurs résultats. Il serait temps que les élus et ministres fassent preuve d’un réel
courage politique et entendent les usagers plutôt que des chiffres jetés hors
contexte.
Après deux années d’une inutile concertation, la FFMC appelle l’ensemble des
usagers de la route, casqués ou non, à leur rappeler en 2012 et à exprimer d’ici là,
dans la rue, leur ras-le-bol du tout répressif.