La petite usine de Marquette-Lez-Lille devait mourir. Reprise en 1975 en société coopérative ouvrière de production par ses salariés, l’aventure dure toujours.
« C’est le dernier qui nous reste. » Isabelle Salyn sourit. La blonde PDG secoue un caniche en peluche, oreilles en pompons, yeux en boutons, corps crocheté : « On en a fabriqué des milliers, pour vivre pendant qu’on occupait l’usine. » C’était il y a trente et un ans. Isabelle Salyn avait 21 ans à peine. A l’époque, elle était ouvrière, et son usine de fabrication de tubes de plastique pour l’industrie pharmaceutique, Isotube, était donnée pour morte.