Le ministre de l’Intérieur a obtenu hier du Premier ministre qu’un décret autorise l’usage du pistolet à impulsions électriques, dit « Taser », par les policiers municipaux, en utilisant la mort d’une fonctionnaire de police pour mettre en scène un nouvel épisode de la gesticulation gouvernementale sécuritaire.
La Ligue des droits de l’Homme n’ignore pas que les gouvernants actuels sont passés maîtres dans l’art de se servir des faits les plus odieux pour alimenter leurs stratégies politiciennes. Mais ce dernier exemple passe les bornes de la décence : si la policière, que des gangsters ont tuée, qui portait son arme de service, avait été en outre munie d’un « Taser », cela ne lui aurait évidemment pas sauvé la vie. Le prétexte est si grossier qu’il déchire le voile de la compassion officielle pour faire apparaître une stratégie de communication beaucoup plus froide.