Depuis avril 2011, une vague de sécheresse pénalise sérieusement les agriculteurs français bio comme
conventionnels : certains experts et le Ministre de l’Agriculture estiment que cet épisode « pourrait être
pire qu’en 1976 » [1].
Actuellement, ce sont les filières céréales et les filières animales qui sont les plus impactées : les
céréaliers s’attendent à des pertes importantes de leurs récoltes (entre 30 et 50%). Cette situation
engendre également des difficultés d’approvisionnement en paille et en fourrage pour les éleveurs [2].
Dans ce contexte, favorable à la flambée des prix des matières premières agricoles, des risques de
pénurie sont à prévoir entrainant alors des risques d’importations au détriment des producteurs comme
des éleveurs.
Depuis près de 25 ans, Biocoop s’engage auprès de la production agricole biologique française. Ces
engagements partagés permettent aux groupements partenaires du réseau de s’organiser ensemble
pour pallier les premières conséquences de cette vague de sécheresse.
Interaction et solidarité entre groupements : chez biocoop, une évidence
Fin mai 2011, Le Ministre de l’Agriculture appelle à la solidarité entre céréaliers et éleveurs. Il les invite à
s’organiser collectivement et localement pour éviter la spéculation [3]
Chez biocoop, les échanges avec et entre producteurs, c’est depuis toujours !
Présents dans la gouvernance du réseau et réunis au sein de la section agricole, les groupements de
producteurs et d’éleveurs échangent sur leurs impératifs, leurs problématiques et les enjeux du marché avec les
magasins.
Ainsi, dans le cadre de la construction de filières de Biocoop, la filière céréales interagit avec la filière viande
pour la production de l’alimentation animale : « La filière céréales bio produit environ 30% de l’alimentation
animale, en particulier celle destinée aux monogastriques (porcs et volailles). Les échanges avec les acteurs
des autres filières, notamment entre les filières animales et céréales, nous permettent, à nous producteurs
céréaliers et éleveurs, de s’assurer des débouchés. » explique Laurent Proux, producteur céréalier à la
CORAB.
Chez Biocoop, la solidarité avec et entre les producteurs, c’est une évidence depuis toujours et cette année, plus encore !
CORAB et Bio Direct sont les 2 groupements de producteurs partenaires de Biocoop les plus impactés par la
sécheresse
Bio Direct, groupement d’éleveurs de cochons bio, n’est pas certain d’être en auto suffisance alimentaire pour
leur bétail. Bio Direct et ses adhérents doivent alors acheter les céréales et le fourrage hors ferme.
Pour Bio Direct qui favorise les productions locales et bio, il est hors de question d’importer des
céréales.
L’enjeu de Bio Direct, face à la sécheresse, aux risques de pénurie de fourrage et à la hausse des
matières premières des céréales, est d’assurer une alimentation 100% bio et 100% française pour
garantir un produit de qualité aux consommateurs.
Bio Direct doit alors acheter des céréales auprès des producteurs céréaliers locaux et bio avant que les
prix ne soient encore plus hauts et pouvoir ainsi les stocker.
Un véritable témoignage de solidarité : lors d’un Conseil d’Administration, la CORAB a proposé la
mise à disposition d’un silo au groupement d’éleveurs Bio Direct.
Des avances de trésorerie : un engagement fort de la part des magasins du réseau Biocoop
Conscient de la situation alarmante pour les producteurs, le réseau Biocoop a interrogé tout naturellement ses
groupements partenaires pour connaître non seulement leurs problématiques mais également leurs besoins
face à cette sécheresse. Ainsi, pour les soutenir, le réseau choisit de s’engager auprès d’eux en effectuant des
avances de trésorerie afin de préfinancer des stocks ou encore de l’achat de matières premières agricoles bio et
française.
Pour exemple, lors du Conseil d’Administration du 23 juin, Biocoop s’engage à fournir une avance
de trésorerie de 150 K€ à Bio Direct. Ainsi, les adhérents du groupement Bio Direct pourront
acheter des céréales (alimentation animale) dès le début de la collecte, avant que les prix n’augmentent
encore plus et pourront ainsi les stocker.
Biocoop et la CORAB, dont les adhérents connaissent une baisse 40 % en moyenne de leurs rendements, sont
également en cours d’échange sur une avance de trésorerie portant sur une enveloppe d’environ 200 K€
Pour Edouard Rousseau, Président de la CORAB : « A la CORAB, nous achetons à nos adhérents leur
production pour la revendre aux transformateurs partenaires. Avec la sécheresse, les volumes de récoltes sont
faibles et les prix de production élevés, ce qui, bien évidement, nous déstabilise financièrement. Cette avance
de trésorerie par Biocoop sera donc une aide concrète qui va nous permettre de supporter nos charges fixes
face aux prix aléatoires de la matière céréalière. »
Fixation de prix plafond : une entente singulière !
Les groupements de producteurs partenaires et Biocoop se sont engagés ensemble sur un niveau de prix qui
soit supportable pour les producteurs, pour les distributeurs et pour les consommateurs qui commencent à subir
la hausse des prix de consommation résultant de ce contexte de sécheresse.
Ainsi, tout le monde s’y retrouve, sans préjudice, pour aucun.
Alors que pour certains, « l’augmentation de la demande de produits
agricoles et la hausse des prix des denrées alimentaires pourront
tourner à la faveur des investisseurs » [4], producteurs et dirigeants de
magasins chez biocoop continuent d’entretenir la solidarité qui est au
coeur de leur projet. Préparer l’avenir, c’est aussi savoir partager les
enjeux de chacun face aux difficultés pour assurer une juste rémunération
à tous, garantir la qualité des produits et maintenir des prix stables et
accessibles aux consommateurs.
[1] Europe1.fr, 1er juin 2011 – TF1 News.fr, 4 juin 2011
[2] En Lozère certains agriculteurs risquent de perdre "80 à 90% de la récolte de fourrage" (TF1 News.fr – 4 juin 2011)
[3] Site Internet du Ministère de l’Agriculture – 24 mai 2011
[4] News assurance.com, le 10 juin 2011