La première mouture de la directive « services », dite Bolkestein, avait suscité de nombreuses réactions dans le secteur de l’économie sociale, puisqu’elle faisait apparaître de manière crue les implications d’une libéralisation des services dans l’espace européen. Né de cette prise de conscience, le collectif SSIG rassemble des fédérations, prestataires de services sociaux d’intérêt général (SSIG), concernées au premier chef par cette problématique. Défendant une dimension sociale dans la prise en charge de l’intérêt général qui le distingue bien d’une entreprise à but lucratif, il entend aujourd’hui peser de tout son poids dans la transposition de cette directive dans le droit français. D’autant qu’il s’agit ici pour le législateur de se positionner clairement sur ce qui relève ou non de l’intérêt général dans les services sociaux.
Pour un droit positif
Le collectif SSIG regroupe aujourd’hui une quinzaine d’organisations du secteur de l’insertion sociale (Uniopss, Fnars, Pact-Arim…), du logement social (Union sociale pour l’habitat, FNSEM), les fédérations d’hôpitaux publics ou à but non lucratif, les mutuelles impliquées dans la protection sociale mais également dans les services à la personne, et, depuis peu, des structures de la formation professionnelle (l’AFPA notamment). L’activité du collectif consiste d’abord en des actions de lobbying « pour faire avancer nos positions communes, telles que définies en mai 2006 et devenues l’axe de notre politique d’actions auprès des instances européennes et françaises », explique Laurent Ghekiere, représentant de l’Union sociale pour l’habitat à Bruxelles et membre fondateur du collectif SSIG.
Le collectif produit et distribue des documents à toutes les personnes décisionnaires, des communiqués de presse pour alerter l’opinion, et intervient dans les débats tant à Paris qu’à Bruxelles auprès des directions générales des affaires sociales, de la concurrence et du marché intérieur.