D’abord d’où l’on se pose la question, de notre situation, de nos expériences, de notre degré de conscience, de nos croyances ou de la philosophie qui peut nous porter, de ce que l’on sait ou croyons être nos besoins, y compris vitaux.
Est-il possible de classifier les urgences ? Pour certains l’inacceptable c’est que des femmes et des hommes se retrouvent à la rue (plus de 800 000 femmes et hommes sont ou ont été sans domicile fixe), pour d’autres c’est que des jeunes se retrouvent sans perspectives, pour d’autres encore c’est que des vieux soient dans la misère.
D’aucuns penseront que le scandale des scandales c’est que des millions de salariés gagnant le SMIC et moins que le SMIC se retrouvent dans la pauvreté, pour d’autres l’intolérable c’est l’expulsion des sans papiers.
Nous ne sommes pas en capacité de hiérarchiser la douleur, la souffrance, l’angoisse et le désespoir et c’est tant mieux, mais nous pensons qu’il y a un point de départ, un détonateur à toutes ces vies en miettes piétinées par le MEDEF et les actionnaires, il s’agit de leur féroce volonté de faire baisser le prix du travail.
Pour y parvenir, tous les coups, y compris les plus bas, sont permis : casser l’école, sacrifier la planète, faire croître les questions de l’insécurité sociale pour ne dénoncer que l’insécurité qui leur permet de justifier la société du tout répressif.
La terrible réalité c’est que le chômage ne baisse pas, ce qui baisse c’est le nombre de chômeurs comptabilisés, le nombre de femmes et d’hommes mal logés ou sans domicile fixe se comptent par millions, la pauvreté, même pour celles et ceux qui ont un emploi, devient endémique.
Et ne croyons surtout pas que nous ne sommes pas concernés, que nous n’en sommes pas là, que nous sommes différents, c’est ce que se sont dit des millions de chômeurs et de pauvres qui ne pouvaient pas penser que cela leur arriverait, mais il s’agit d’une logique qui en épargnera peu si nous ne sommes pas en mesure d’inverser la tendance, de mettre un coup de pied dans le cul de la réalité économique et d’enfin déculpabiliser les victimes.
Pour la quatrième année, les organisations de chômeurs manifestent le samedi 2 décembre contre le chômage et la précarité, c’est l’occasion de prouver que l’on refuse la fatalité et d’affirmer qu’il est temps, plus que temps même, de chercher et de trouver ensemble des solutions pour chacune et pour chacun.
Nous en avons marre du débat « de l’œuf et de la poule » pour savoir s’il s’agit d’agir sur les causes ou les effets, il faut évidemment s’attaquer aux causes, mais quelle meilleure façon que de partir des effets, du vécu, du réel ? Nos vies c’est aujourd’hui que nous les vivons !
Rendez vous samedi 2 décembre à 14 H, place de la République.