Les membres fondateurs ont des statuts et des activités professionnelles très diverses : juriste, architectes, urbanistes, géographes, ingénieurs, économistes, sociologues, gestionnaires. Ils appartiennent aux secteur public, privé ou associatif.
Ses adhérents ont acquis une expérience professionnelle dans des domaines variés : expertise, recherche, enseignement et formation, communication, gestion... Depuis 1985, l’AITEC s’est structurée et élargie, elle a aujourd’hui plus de 500 adhérents et travaille en réseau avec une centaine d’associations qui interviennent régulièrement en Europe et dans le Sud autour de questions majeures concernant principalement les politiques de développement, les rapports Nord-Sud, l’évolution des rapports sociaux, etc. L’AITEC s’efforce à son échelle, d’identifier et de promouvoir problématiques de travail, réflexions et débats, sur des thèmes d’intérêt commun aux pays du Nord et du Sud. A côté du réseau de professionnels progressistes constitutif de l’AITEC et du réseau des associations, l’AITEC travaille à la constitution d’un réseau de structures professionnelles d’expertise.
TEXTES FONDATEURS
Un des premiers objectifs de l’AITEC est de mettre en oeuvre, pratiquement et professionnellement, un refus des "diktats" techniques, de remettre la technique à sa place, ce qui doit avoir pour effet de redonner toute son importance au débat politique, quitte à fournir aux organisations de tous niveaux les conseils nécessaires pour dominer le technique ou le technico-économique trop souvent restreint à la bancabilité. Il importe de montrer, preuve à l’appui, que la faisabilité d’un projet s’apprécie autant politiquement que techniquement et que la pensée technique peut et doit être dynamisée, tant dans le Tiers-Monde qu’en Europe, et autant au niveau des pays qu’au niveau local. C’est là un des objectifs essentiels de l’AITEC : organiser la circulation des compétences et éviter la spécialisation Nord ou Sud.
L’AITEC ne peut pas refuser l’actuelle organisation marchande et/ou institutionnelle des études, de la consultation et de la recherche. Mais elle veut prendre en compte la demande sociale non solvable émanant de demandeurs non reconnus, y compris en l’aidant à s’orienter vers des instances pouvant la soutenir économiquement et institutionnellement.
C’est un pari fondamental de l’association d’inviter ses membres à dépasser le clivage professionnel/militant et, en même temps, à progresser sur les deux fronts du professionnel et du politique, pour mieux répondre aux exigences de progrès et d’indépendance que les travailleurs et les peuples ne cessent d’exprimer. On ne peut en effet attendre la fin des dominations pour y répondre concrètement.
L’AITEC ne donne pas de label commercial ou de label politique. Elle n’est ni un super bureau d’études ni un nouveau parti politique. Elle n’a d’autre ambition que d’amplifier les débats que lancent ses adhérents et d’organiser la diffusion et la gestion des offres d’intervention à l’intention de ses adhérents. L’autre ambition de l’AITEC est d’encourager la multiplicité des approches et d’inviter les techniciens à accepter ou même provoquer la critique. Le refus de l’enferment technique est à ce prix. C’est là sans doute que s’exprime le mieux ce progressisme qui gagnera plus à être pratiqué qu’à être théorisé.