Les partenaires sociaux ont engagé hier leur énième marathon afin de renouveler la convention d’assurance-chômage, qui prend fin le 30 juin 2016. Mais cette course de fond risque d’avoir à l’arrivée un goût amer pour des millions de chômeurs…
Le contexte de cette négociation est particulièrement défavorable : un déficit record de plus de 30 milliards d’euros, un nombre de chômeurs indemnisés qui culmine à près de 2,7 millions, parmi les 5,8 millions de personnes inscrites, une précarisation à l’embauche avec un taux de 84 % de nouveaux contrats signés en CDD, dont plus de la moitié de moins de 3 mois, un taux de croissance ne permettant pas un recul structurel du taux de chômage…
Pour remédier au déséquilibre de l’assurance-chômage, nombreux sont ceux qui préconisent une limitation des droits des chômeurs en procédant à une réduction de leur durée d’indemnisation et à une baisse du niveau de leur allocation, voire à la mise en place d’une dégressivité. A l’appui de ces préconisations sont invoqués la générosité du système par rapport aux autres pays européens et son faible caractère incitatif à la reprise d’emploi.
Gilles de Labarre est président de Solidarités nouvelles face au chômage.Jean-Pierre Revoil a été directeur général de l’Unédic.Jean-Paul Domergue a été directeur juridique de l’Unédic.