Chaque année, plus de deux mille demandeurs d’emploi accompagnés sans
limite de temps par plus de mille deux cent membres, organisés en une centaine
de groupes de solidarité, répartis sur le territoire et dans des entreprises :
Solidarités Nouvelles face au Chômage a su regrouper au fil des ans des citoyens
désireux de s’engager concrètement pour construire du lien social.
L’accompagnement vers l’emploi est au coeur
de la pratique des membres de SNC. Il en
constitue le sens et le noyau dur. A cette pratique,
les groupes ajoutent un outil puissant d’aide
à la réinsertion, l’emploi de développement : un
emploi sous contrat à durée déterminée dans une
association permet à une personne au chômage
depuis un certain temps de reprendre pied dans
le monde du travail. Ces emplois sont financés
par les membres de l’association qui mettent
ainsi en oeuvre le principe fondateur de SNC, le
partage du temps et du revenu. Un troisième
pilier fonde l’identité de SNC : la nécessité de peser
dans le débat public pour y faire reconnaître
les effets néfastes du chômage par la société et
ses acteurs influents. Les informations venues
du terrain offrent des arguments concrets à l’association
dans ce type d’action.
SNC a été créée en 1985 par un petit groupe de
personnes (dont Jean Baptiste de Foucauld, Patrick
Boulte et Laurence Cossé), engagées ensemble
dans une démarche de recherche des interactions
entre spiritualité et politique qui les a conduites
à travailler sur des questions sociales. Ils font le
constat que le chômage est un des principaux
facteurs d’exclusion, ce dont la société commençait
seulement à prendre conscience. Ils observent
que les questions qui concernent les demandeurs
d’emploi ont toujours eu du mal à trouver la
place qui leur revient dans le débat public, aujourd’hui
comme hier. Ils remarquent que le dialogue
social concerne essentiellement les salariés
et qu’il est très structuré, avec ses lieux de débat,
ses partenaires, sa reconnaissance publique, sa
dimension législative, puisqu’un certain nombre
de lois reprennent les accords interprofessionnels.
Par ailleurs, les associations qui s’intéressent à
l’accès à l’emploi ordinaire sont rares. Il a fallu
des années de travail pour que le milieu associatif
se rende compte que la perte d’emploi est une
cause majeure d’accès à la pauvreté.
En ce qui concerne les associations de chômeurs
qui ont le grand mérite d’exister, préoccupées
par les questions de revenu, elles ne se positionnent
pas spontanément sur les questions
d’accès à l’emploi ordinaire.