Il n’est pas si fréquent que l’Etat soit placé sur le devant de la scène par les temps qui courent. C’est pourquoi la publication de deux rapports du Commissariat général du plan le 26 octobre, la veille de l’annonce par le premier ministre de son remplacement par un "centre d’analyse stratégique" placé directement auprès de Matignon, peut surprendre : ces rapports "testaments" concluent en effet à l’impossibilité de réussir un développement durable sans l’Etat.
Qui a la légitimité pour concilier les intérêts divergents de l’individu et de la collectivité et arbitrer entre le court et le long terme ? Qui peut tenir la balance égale entre le développement économique au prix du réchauffement de l’atmosphère et la protection de l’environnement au prix de la récession ? Qui peut fédérer les énergies des acteurs économiques et sociaux pour éviter aux générations futures pandémies et pollutions ? L’Etat et lui seul.