Cagnotte pour la reconstruction de Notre-Dame, cagnotte en faveur de l’ex-boxeur de la passerelle Leopold-Sédar-Senghor, ou encore de soutien aux forces de police… La finance altruiste s’invite dans l’actualité depuis le début de cette année. Initiés au cœur des réseaux sociaux, ce mouvement utilise les formes numériques de collecte de dons dans le but de financer un projet ayant une dimension d’intérêt général. Elles ont en commun leur spontanéité – tout le monde a été surpris par la constitution de la cagnotte pour Christophe Dettinger dans le cadre de l’« acte VIII » des « gilets jaunes » dont le versement à son bénéficiaire doit encore être tranché devant les tribunaux – et leur montant parfois spectaculaire : certains pensent que les cagnottes pour Notre-Dame pourraient dépasser le double du coût total des travaux !
Mais plus encore, les cagnottes proposent une forme d’action politique dans l’univers marchand d’Internet. Elles soulèvent des questions quant aux valeurs qu’elles peuvent incarner ; doit-on soutenir telle ou telle cause ? Elles interrogent également l’action de l’autorité publique : l’État ne doit-il pas se charger de collecter les fonds pour le patrimoine ?