L’Assurance Mutuelle des Motards, spécialiste reconnu du 2 roues à moteurs désapprouve cette mesure qu’elle estime contraire aux intérêts des motards et à leur sécurité. Dans cette optique, la Mutuelle des Motards soutient la Fédération Française des Motards en Colère lors des manifestations organisées les 30 et 31 octobre prochains dans plusieurs villes de France. L’objectif : le retrait de cette mesure.

Pourquoi une telle prise de position ?

Pour la Mutuelle des Motards, cela entraînera une perte de visibilité des véhicules de gabarit réduit alors qu’il est nécessaire de marquer la spécificité des deux-roues motorisés dans un environnement automobile. Qu’en sera-t-il lorsque ceux-ci seront noyés dans une marée de phares allumés ?
Dorénavant, l’allumage des feux ne sera plus un signe de « protection » pour « les deux-roues à moteur » mais juste une information, les phares allumés indiqueront simplement que des véhicules circulent, sans aucune distinction.

Les expérimentations précédentes ne donnent pas de résultats probants :
 l’expérience des Landes : le gouvernement a annoncé des chiffres qui ne prouvent rien :
 Sur la période de l’étude (1999-2000), il y a une baisse du nombre de tués dans les Landes (- 17 morts). Mais c’est aussi le cas dans 56 départements.
 Il n’est pas possible de déduire un effet positif de l’allumage des codes, puisque dans la même période, les points noirs du réseau routier des Landes (N10, N117, N124, N134, D28) ont été réaménagés.
 les autres pays :
 Des calculs dont la fiabilité peut-être mise en doute : les pouvoirs publics font référence à une étude menée par SWOV, un institut hollandais de sécurité routière qui se base selon des formules mathématiques.
 L’essentiel des études ont été effectuées dans des pays scandinaves aux conditions climatiques extrêmement différentes des nôtres. Par ailleurs, le nombre de deux roues motorisés est largement supérieur en France comparé au Danemark, à la Suède, à la Norvège, à la Finlande.

Enfin, cela diminue l’attention de l’automobiliste envers le motard ce qui revient à les exposer encore un peu plus. Selon Patrick Jacquot, Président Directeur Général de la Mutuelle des Motards, cela revient à sacrifier le million de motards face aux 35 millions d’automobilistes : « Les vies qui seraient « gagnées » ainsi chez les automobilistes, ne seront-elles pas perdues par les motards ? ».
Ce raisonnement peut à terme se révéler hasardeux car la densification de la circulation en zone urbaine, d’une part, l’équivalence permis auto/ conduite d’une 125, d’autre part, ainsi que l’évolution de l’offre constructeurs transforment de plus en plus de personnes en « usagers multimodaux », et donc aussi en motards. Le fort développement des contrats « duo » (sociétaires ayant un contrat moto et auto) de l’AMDM en atteste.

Pour l’assureur des motards, l’amélioration de la sécurité passe surtout par l’amélioration des infrastructures, la mise en place d’un programme de formation et d’une véritable politique prenant en compte la pratique du deux roues dans un environnement de partage de la route.