Encadrement militaire des délinquants : Pourquoi ne pas demander aux éducateurs de piloter des chars d’assaut ?
Le Groupe SOS réagit à la proposition de Madame Ségolène Royal d’expérimenter l’encadrement militaire des jeunes délinquants. Dans un contexte politique d’enchères sécuritaires, la question de la prise en charge de la délinquance des mineurs revient au cœur des enjeux électoraux. Pourtant, de l’encadrement militaire à la responsabilité pénale des parents, à droite comme à gauche, démagogie ne rime pas avec efficacité.
L’expérimentation proposée par la Présidente de la Région Poitou Charente n’est pas nouvelle. De 1986 à 2003, par exemple, les Jeunes en équipes de travail - "stages de rupture" à l’intention des jeunes délinquants, encadrés par l’Armée de Terre - ont fait face à deux sources d’opposition : les éducateurs du Ministère de la Justice, et l’Armée elle-même ! L’avenir de cette illusion et de cette confusion des rôles n’a fait que leur donner raison : ces dispositifs ont cessé leur activité et présentent un bilan très mitigé, de l’avis même de leur concepteur. Pourquoi vouloir relancer une expérimentation coûteuse et inefficace alors que des solutions ont fait leurs preuves ?