Depuis que la crise a éclaté, Michèle Debonneuil n’a rien dit. Ni même écrit une tribune. Et pourtant elle bouillonne. Combien de fois en avait-elle parlé avec Xavier, son mari, de cette course folle du capitalisme financier, lui qui fut, au sein de l’état-major de la Société générale, à l’origine de la politique de développement des marchés. Aujourd’hui, dans son bureau de l’inspection des finances, à Bercy, elle répète et répète "que l’on n’a plus le droit à l’erreur", qu’il est temps de bâtir "l’économie de demain".
Et cette tête chercheuse aux allures bourgeoises, âgée de 60 ans, sait ce qu’il faut faire pour lutter contre la récession à venir : une révolution de civilisation. Une lubie ? Plutôt la poursuite d’un travail en profondeur mené depuis quinze ans. Un sillon maintes fois creusé qui a déjà donné des résultats. Le plan Borloo des services à la personne lancé en 2006, c’est elle la muse qui l’a inspiré.