Plus de 300 jours de confinement n’auront pas suffi à endiguer cette pandémie, dont les véritables conséquences économiques et sociales n’apparaîtront que dans plusieurs mois.

Certes, une mobilisation planétaire sans précédent a permis aux scientifiques de créer des vaccins en un temps record. Mais impossible de les rendre accessibles à toute la population dans un délai suffisamment court pour prendre de vitesse les mutations du virus.

Cette longue crise sanitaire a toutefois une vertu : elle a réveillé les consciences sur l’importance de notre système de protection sociale et de nos services publics, même si beaucoup continuent d’affirmer que les principes du néolibéralisme sont une fatalité.

Nous peinons encore à reformater le logiciel économique « productiviste », pourtant incompatible avec le développement d’une société durable, comme l’atteste l’alerte grandissante d’autres scientifiques sur les conséquences du réchauffement climatique.

Pour l’heure, des plans de relance et de soutien économique efficaces, mis en place rapidement par l’Etat et la Région, permettent de préserver la plupart des entreprises de la défaillance pendant quelques mois. Mais leur pérennité n’est pas assurée pour autant. Quant aux entreprises individuelles de la restauration, du tourisme et de l’animation, elles passent au travers des mailles de ce filet de protection.

Enfin, une génération montante, sensible à la solidarité et au respect de l’environnement, se sent « sacrifiée » dans cette stratégie de lutte contre le virus, basée sur le confinement et la distanciation sociale.

Après une telle année 2020, nous ne pouvons qu’espérer une meilleure année 2021. Pourvu que nous envisagions une transformation profonde de notre développement. Et que nous acceptions que la sobriété, la coopération et le partage des richesses deviennent la norme. Oui, pour relever solidairement les grands défis sociaux et environnementaux qui s’annoncent, les principes de l’ESS doivent devenir la norme.

Éric Forti
Président de la Cress IdF