Les contrôles sur les OGM remis en question

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Les contrôles sur les OGM remis en question

L’article « Analyse de la sécurité et régulation des aliments génétiquement modifiés » [1], comprend une analyse détaillée de deux types de maïs GM capables de synthèse endogène d’insecticide (principalement la variété MON810 du géant de la biotechnologie Monsanto). Il montre de quelle façon des tests imprécis et une régulation inadaptée ont permis l’entrée de ces produits sur le marché, malgré la présence possible d’allergènes. La Commission européenne a récemment approuvé 17 variétés hybrides dérivés du MON810. Un certain nombre de pays dont la Pologne, l’Autriche, l’Italie, l’Allemagne, la Grèce et le Danemark ont récemment critiqué ces autorisations de la Commission [2].

La publication scientifique souligne des lacunes flagrantes en ce qui concerne les contrôles effectués par l’industrie biotechnologique ainsi que dans la régulation des organismes GM par le gouvernement des Etats-Unis. Par conséquent, ce document soulève de sérieuses interrogations à propos des OGM commercialisés depuis 1994, sont-ils inoffensifs comme l’ont déclaré l’industrie biotechnologique et les instances régulatrices américaines ?

Les auteurs, Dr David Schubert et William Freese basent leur article sur des documents des organismes régulateurs américains ainsi que des études non publiées par des entreprises biotechnologiques [3]. Selon David Schubert « il est étonnant de constater que les instances régulatrices se basent presque exclusivement sur des informations fournies par les industriels de la biotechnologie et que ces données ne sont publiées dans aucun journal scientifique ni ne sont soumises à l’expertise de scientifiques ».

Les Etats-Unis sont les plus grands exportateurs d’organismes GM et représentent deux tiers des cultures GM dans le monde. Le soja et le maïs OGM représentent 83 % des cultures OGM dans le monde. « Ce qui ressort de notre étude sur la régulation des OGM aux Etats-Unis est la présence d’une procédure d’autorisation visant plus à accroître la confiance du public qu’à assurer l’innocuité des aliments génétiquement modifiés » indique David Schubert. Il ajoute : « Nous proposons une procédure de contrôle qui serait un premier pas en direction d’une régulation basée sur des fondements scientifiques »

Christian Berdot des Amis de la Terre France souligne que : « Cet article fait voler en éclat le mythe selon lequel, aux Etats-Unis, les produits OGM sont contrôlés et régulés de façon rigoureuse. Cela soulève aussi de sérieuses interrogations à propos de l’innocuité des aliments Génétiquement Modifiés que la Commission européenne tente de faire pénétrer dans le marché européen ».

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