Le WWF identifie les 30 centrales européennes qui émettent le plus de CO2
Le WWF a publié un classement des 30 centrales électriques les plus polluantes de l’Union européenne. La plupart d’entre elles sont situées en Allemagne (9 centrales), en Pologne (5 centrales), en Italie, en Espagne et en Grande-Bretagne (4 centrales dans chacun de ces pays). Le rapport souligne aussi que 27 sur les 30 fonctionnent au charbon.
Intitulé Dirty Thirty (les "30 les plus sales"), le rapport de l’organisation écologiste identifie les centrales les moins efficaces, en comparant leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) à leurs performances. Les trois plus polluantes seraient celles d’Agios Dimitrios en Grèce, de Frimmersdorf en Allemagne et d’Aboño en Espagne.
L’Allemagne est particulièrement montrée du doigt, car elle abrite cinq des dix premières centrales du classement. Quatre d’entre elles appartiennent au géant allemand de l’énergie RWE, le plus gros producteur européen d’émissions de CO2 dans le secteur de la production d’énergie. Le WWF précise qu’une demi-douzaine de compagnies seulement gère la plupart des centrales les plus polluantes en Europe : 19 des 30 centrales analysées sont gérées par RWE (Allemagne), Vattenfall (Suède), Enel (Italie), Endesa (Espagne), E.ON (Allemagne) et EDF (France).
Le gaz plutôt que le charbon
Les centrales électriques comptent pour beaucoup dans la pollution globale. Selon Sam Van den plas, responsable du Programme Climat au WWF-Belgique, "le secteur de la production d’énergie intervient pour 37 % dans les émissions globales de CO2 résultant des activités humaines." Mais ce pourcentage pourrait être considérablement diminué en remplaçant les usines les plus polluantes.
Au cours des 20 prochaines années, la plupart des centrales au charbon les plus polluantes en Europe cesseront de fonctionner, souligne le WWF. L’organisation insiste que c’est l’occasion de les remplacer par des centrales beaucoup moins polluantes. Pour Sam Van den plas, "il est nécessaire de remplacer ces centrales par des alternatives plus propres, fonctionnant par exemple au gaz naturel ou grâce à des énergies renouvelables."
D’après les chiffres du WWF, remplacer les 30 centrales les plus polluantes par des centrales fonctionnant au gaz permettrait de réduire les émissions de CO2 de 47,8 % d’ici 2030. En revanche, les remplacer par d’autres centrales fonctionnant au charbon ne réduirait les émissions que de 13,5 %. L’idéal serait de remplacer les centrales usagées par des centrales fonctionnant grâce à des énergies renouvelables, ce qui se traduirait par une réduction record de 73,4 % des émissions de CO2, toujours selon le WWF.
Les objectifs de Kyoto
Pour l’organisation de conservation de la nature, c’est clair : le réchauffement climatique est dû aux gaz à effets de serre, en particulier le CO2. D’où son soutien au programmes de réduction des gazes à effets de serre. "Une partie importante de la solution aux émissions de CO2 est le système européen d’échange de quotas d’émission", soutient Imogen Zethoven, le chef de la campagne globale PowerSwitch ! du WWF. Mais selon l’organisation, les limites imposées dans le cadre du programme sont trop basses, et les primes pour l’utilisation d’énergies renouvelables ne sont pas assez élevées.
Le système européen d’échange de quotas d’émission crée un marché de permis d’émission pour les gaz à effets de serre. Il a été mis en place pour se rapprocher des engagements européens dans le cadre du protocole de Kyoto, tout en permettant une certaine flexibilité aux entreprises. Il est actuellement en train d’être revu par l’Union européenne, pour entrer dans sa deuxième phase.
Le protocole de Kyoto, conclu en 1997, engage les pays industrialisés qui l’ont ratifié à réduire, d’ici à 2012, les émissions de gaz à effet de serre de 5,2% par rapport à leur niveau de 1990. Ni les Etats-Unis, le principal pollueur mondial, ni la Chine et l’Inde, dont la croissance augmente considérablement les émissions de CO2, ne l’ont signé.