La Confédération Générale de l’Agriculture met en place le réseau coopératif agricole. Sont alors créées, la Fédération nationale et l’Union Nationale des Coopératives d’Utilisation de Matériels Agricoles. Les pouvoirs publics encouragent l’achat du matériel par des bons d’achat et les Cuma se développent très rapidement dans le pays, organisent de nombreuses démonstrations et ont un rôle pédagogique important. Puis, c’est la période de vulgarisation du machinisme.
Les Cuma en sont des vecteurs importants, mais les agriculteurs manquent de formation à l’utilisation, à l’utilisation, à l’entretien et à la gestion des matériels. Vers 1955, c’est la crise. A l’arrivée de M. de Fressanges, Président, et de M. Zermatti, Délégué Général de la Fncuma, un programme de relance est établi. Les Cuma se réorganisent sur le terrain. En 1953, le nombre d’adhérents passe de 7 à 4, nécessaires à la constitution d’une Cuma.
Avec le démarrage du Marché Commun dans les années 70, c’est la mécanisation généralisée de l’agriculture, le développement de la productivité, de la vulgarisation agricole, la naissance des Gaec qui apportent une philosophie du regroupement différente.
La mécanisation collective est d’abord pratiquée pour les équipements les plus lourds et l’utilisation saisonnière : les moissonneuses-batteuses, les presses, les ensileuses.
Progressivement, l’utilisation en commun du matériel agricole s’étend au travail du sol, aux semis, aux traitements, à la mécanisation de la viticulture. L’utilisation du tracteur en commun est restée pendant longtemps très peu pratiquée, en raison des modifications profondes que cela entraîne pour les exploitations adhérentes et en raison de l’aspect psychologique que représentait le tracteur pour l’exploitation individuelle. Or le tracteur représente environ 50% des investissements en matériel et 40% des charges. Ces dernières années, un courant se développe en faveur du tracteur de forte puissance utilisé en Cuma. Tous les secteurs de l’agriculture sont donc aujourd’hui marqués par des investissements en Cuma.
Le mouvement est bien réparti, les Cuma retrouvent leur place, les Fédérations départementales se structurent, les Fédérations régionales sont progressivement mises en place. C’est le début de l’organisation régionale.
Le premier mensuel Entraid’Ouest est créé, progressivement suivi des trois autres journaux régionaux pour former un groupe de presse. Les premiers Salons sont organisés et ils sont aujourd’hui des moments forts dans la vie du réseau.
La Fncuma développe ses services techniques parisiens (hydraulique, communication, formations, juridiques …) au-delà de l’activité d’animation.
A partir des années 80, on assiste à un tournant capital pour notre mouvement :
le gouvernement accorde aux Cuma les prêts bonifiés en 1982 ainsi que des places des représentants de Cuma dans les Commissions mixtes et les Chambres d’Agriculture ;
le projet informatique est mis en route. En 10 ans, plus de 1000 Cuma sont informatisées.
Aujourd’hui …
Le réseau Cuma est connu et reconnu : 13500 Cuma, 85% adhèrent à leurs Fédérations.
90 Fédérations Départementales, une forte motivation des responsables…
Les salariés du réseau sont l’équivalent temps plein de 300 salariés : ingénieurs, techniciens, secrétaires. Leurs services sont appréciés, leur motivation est reconnue et leur compétence recherchée. La Fncuma et l’ensemble du réseau se repositionnent dans le secteur du conseil en machinisme et agro-équipements
Aujourd’hui, les Fédérations régionales sont invitées à se regrouper en sept inter-régions et à développer des projets thématiques : emploi, développement local, formation, environnement, gestion de l’espace …
La Fncuma a noué des contacts avec d’autres formes de mécanisation en commun des pays de la Communauté Economique européenne. Des actions ponctuelles sont conduites avec des pays de l’Est et du Tiers Monde.
Des partenariats sont réalisés avec d’autres organismes nationaux à vocation générale : le Cemagref, les Chambres d’Agriculture, l’Itcf, l’Ademe …
La réforme de la PAC et les décisions du GATT positionnent les Cuma comme outil efficace de réduction des charges. Mais au-delà du machinisme et de l’économie, les Cuma restent des groupes où les relations humaines constituent à la fois l’originalité et les bases de la réussite économique.
Les Cuma, celles de demain, continueront à marquer l’agriculture, si elles sont aussi volontaristes, inventives et soucieuses de l’évolution locale que celles de 1946 qui ne craignaient pas de révolutionner un village en conduisant le premier tracteur.