Nous vivons actuellement dans une économie où tout semble s’interconnecter : l’achat d’un
paquet de café au supermarché du quartier détermine le salaire du producteur du Nicaragua,
chauffer sa maison n’est pas sans conséquence sur la fonte des glaces au pôle Nord, et avant
d’arriver sur la table, un yaourt aux fraises a déjà parcouru 9 000 kilomètres. Dans ce contexte,
un certain nombre d’acteurs économiques cherchent à maîtriser davantage l’activité économique
de leur territoire, à la « relocaliser », à s’en réapproprier la valeur ajoutée.
De multiples initiatives apparaissent, autant en matière alimentaire (Amap, vente à la ferme,
paniers solidaires…) qu’en matière énergétique (production et diffusion de plaquettes de bois et
autres énergies renouvelables…). A cette occasion, des acteurs expérimentent de façon
pragmatique des systèmes coopératifs où chaque associé, qu’il soit producteur, salarié,
consommateur ou élu local, peut influer sur l’organisation de la production ou de la
commercialisation.
Les objectifs des coopératives ne font-ils pas écho à ceux poursuivis par les acteurs engagés
dans le développement des circuits courts ? Les uns et les autres ne cherchent –ils pas en effet
à modifier les rapports usuels entre les différents acteurs et le territoire, à réinventer des modèles
économiques et à instaurer de nouvelles relations entre entrepreneurs, producteurs, salariés,
clients ? N’y-a-t-il pas là un défi commun ?