Innovant dans la diversité des domaines qu’il recouvre, parfois dérangeant pour les acteurs politiques, il constitue un réel aiguillon pour la société grâce au lien social qu’il suscite, et aux débats qu’il provoque au sein des territoires (locaux, départementaux, régionaux, nationaux).
Il convient cependant d’être lucide : le paysage présente un visage paradoxal. Dressons-en un constat sommaire :
D’une part, on enregistre environ 3 fois plus de créations annuelles aujourd’hui que dans les années 1970. Près de 9 français sur 10 ont une bonne opinion des associations, 83% d’entre eux font confiance aux responsables associatifs 1
Mais en même temps, de nombreux acteurs associatifs déplorent une relève laborieuse des responsables : les adhérents sont plus consommateurs qu’enclins à s’engager dans la durée ; la lourdeur de certaines tâches administratives rebute (la gestion du personnel) ; le partage des fonctions entre les salariés et les bénévoles est parfois difficile ;
Du point de vue des élus politiques et des administrations, les associations sont budgétivores et rechignent parfois à livrer leurs bilans, leurs résultats, à présenter des projets transparents. Les responsables associatifs éprouvent des difficultés à coopérer, mettre en commun leurs moyens…
Si les associations sont parfois ainsi perçues, et en dépit de certaines déficiences, nul ne peut contester l’importance des services quelles rendent, et ce dans trois directions qu’il convient de distinguer :
Les services qu’elles assument souvent au-delà des objectifs déclarés (cf. statuts), notamment dans le champ de l’économie et de la solidarité
Les lieux de convivialité et d’expérimentation de la démocratie qu’elles proposent (réels carrefours de citoyens, issus de toutes catégories sociales).
L’outil de formation-action qu’elles constituent, souvent mésestimé, par les acteurs eux-mêmes.
Au regard de cette situation et face aux enjeux actuels, la formation des acteurs associatifs s’avère être une question centrale, bien que ce besoin ne soit pas toujours concrètement exprimé par les intéressés eux-mêmes.
Les réseaux et les fédérations sont force de propositions et de réponses à des demandes spécifiques (formations techniques)
Mais :
Les formations globales et transversales sur la place, le rôle, et le positionnement de l’association dans la société, l’économie sociale,… demeure un enjeu majeur pour le développement et méritent d’être développées.
Cette question constitue un objectif prioritaire pour Fonda Ouest que l’association souhaite conduire avec le soutien attendu de la Région et en poursuivant un partenariat effectif depuis sa création. Partenariat avec l’Université, le CREPS, les Directions régionales et départementales de la jeunesse et des sports, la CPCA, ainsi que tous les militants et chercheurs associatifs dont la diversité constitue une réelle richesse.
Fort de ce partenariat, Fonda ouest veut conjointement porter d’autres objectifs tels que la poursuite de concertation entre différents acteurs impliqués dans la dynamique associative (Élus, chercheurs, administrations…). Dans les chantiers à ouvrir figurent les questions relatives aux petites associations dont la faible dimension ne peut en aucun cas constituer un handicap mais que l’isolement peut priver de contributions utiles.
Face à ces chantiers en cours ou à ouvrir, Fonda Ouest ne prétend cependant, pas être autre chose qu’un "laboratoire", ouvert aux contributions les plus larges possibles. La souplesse délibérée de son fonctionnement doit inciter les citoyens impliqués et intéressés à nous rejoindre.
Maurice LEFEUVRE
président de FONDA Ouest